Une partie de la campagne française est à la France ce qu'était ou, est encore, l'Allemagne de l'Est à l'Allemagne. Mais cette dernière était un cas à part car elle était la conséquence du rideau de fer. Les « happy few » français ont saigné depuis très longtemps une bonne partie des cutéreux. Ils le faisaient déjà sous l'ancien régime.
L'Etat nation n'a sans doute plus beaucoup de sens pour nos jeunes. Qui aujourd'hui est prêt à défendre le pays (la terre, notre terre) contre les autres qui voudraient l'accaparer ?. La défendre au sens physique et pas seulement verbalement. Le premier arrivé sur l'arpent a-t-il, seul, la légitimité d'y vivre, d'en vivre ?
Sur cette Europe partie de continent, restent à défendre la région d'où l'on est et peut-être le pédoncule européen où un certain esprit des Lumières a jailli.
Aujourd'hui cet esprit est peut-être plus que jamais en question. Force est de constater le retour du religieux et des philosophies antirationalistes, repli sur le national et les communautés, avènement des vérités relatives et alternatives – les fameuses « fake news ». Contexte bien défavorable à la pensée des Lumières.
Cette contestation de celles ci s'adosse à celle des découvertes les plus claires e la médecine, comme les vaccins, ou les antibiotiques, largement véhiculée par les réseaux sociaux.
Selon le philosophe Francis Wolff : « Le radicalisme religieux reste le plus fondamental des mouvements anti-Lumières ». Et certains de placer la loi divine au-dessus de celles votées par les hommes. « La mode », poursuit le philosophe « est à la philosophie du soupçon, à la déconstruction et de chercher derrière tout ce qui se présente comme universel l'intérêt particulier,le « d'où parlez-vous ? ».
Si nous autres allemands et français sommes prêts à défendre et notre région et cet esprit des Lumières, alors ensemble il nous faut faire une FRAMAGNE, lointaine héritière d'un certain Charlemagne.
Ce qui précède s'inspire librement et en partie d'un article du quotidien «Le Monde» du 15 novembre 2018 signés par Ariane Chemin et Vincent Martigny (maître de conférences en science politique à l’Ecole polytechnique)