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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 05:26

"Le mensonge consiste à tromper, sur ce qu'on sait être vrai, une personne à qui on doit cette vérité-là" Phrase d'Alain

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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 06:41

Ce souvenir de TOIT

Autravers des limbes d'une maison

Monte l’espoir d’un tintamarre

Ce chant des cloches

C’est un reposoir

Dans la vallée qui t’émerveille

Le nid de bois, ces lattes qui craquent

Quel havre pour ceux qui croient et qui espèrent

Il révèle ton abri de planches et ce souvenir

La ferme qui surplombe la vallée

Est un nid et c’est une promesse.

Elle s’est accrochée au flanc de la montagne

Comme les chamois qui guettent l’instant

Où la vallée va leur sourire.

Pour ce regard et dans cette neige

Elle est la trace, elle est la voie

De ceux qui t’ont cherché

Nul n’est besoin de traduire

Qu’ils t’ont trouvé pour dire l’Amour

C’est cette mémoire qui t’illumine

Chargée par la lumière qui scintille

Dans le murmure du bois qui pleure

La flamme qui veut t’absoudre

Ne pourra éteindre l’âme qui t’a vu vivre

Tes souvenirs sont éternels

Ils se reconstruisent sans cesse

Comme la toile de l’Arachné

Qui veut aussi que rien ne meurt

Et tu vivras

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 05:36

L'un des problèmes de ce monde post séculier, c'est qu'on y adhère assez bien pour la religion des autres, moins pour sa propre tradition confessionnelle.

LE MONDE DES LIVRES | 04.03.2015 à 17h45 | Propos recueillis par Julie Clarini

Joan Stavo-Debauge : « La religion doit se soumettre à la critique »

Selon certains philosophes, la plupart d’Amé­rique du Nord, nous serions entrés dans un âge « post-sécularisé », impliquant la levée de toute restriction à l’expression des convictions religieuses dans l’espace public. Sociologue, Joan Stavo-Debauge a cordonné, avec Philippe Gonzalez et Roberto Frega, Quel âge post-séculier ? L’ouvrage s’interroge sur la place de la religion dans le jeu démocratique et défend, au contraire, la dynamique de la sécularisation.

Dans la sphère publique, la ­religion est-elle une idée comme les autres ?

Il n’y a strictement aucune raison pour que les énoncés religieux soient exemptés de la critique, de la critique historienne, philosophique ou scientifique. Au fond, quand les religions s’expriment dans le cadre de l’espace public démocratique et libéral, ­elles ne deviennent rien d’autre que des opinions et, à cet égard, elles sont discutables. Le New York Times a choisi de ne pas reproduire les caricatures, s’inquiétant de la sensibilité des croyants. Mais, dans une démocratie libérale, on ne peut pas revendiquer le droit de ne pas être choqué. Dans l’espace public, on peut être choqué par la façon dont les autres nous voient, par leurs pratiques, leurs représentations ; c’est le jeu ordinaire de la démocratie et de la réflexivité critique qu’elle soutient.

Certaines voix soutiennent que l’islam n’est pas compatible avec la République…

Il n’y a, sous cet angle, aucune spécificité de l’islam : l’islam d’Abdelwahab Meddeb est parfaitement compatible avec la démocratie séculière. Mais il y a des formes d’islam, comme il y a des formes de christianisme (tant du côté du protestantisme que du ­catholicisme), qui sont en tension avec la République ou la démocratie libérale. A partir du moment où il y a une tentation intégraliste (régir la vie des croyants et la vie des non-croyants) apparaît un problème de compatibilité. Il faut se rappeler que la « réconciliation » des plus hautes instances du catholicisme avec la démocratie libérale et séculière est récente : elle date de Vatican II (1962-1965).

On entend des voix qui soutiennent que nous sommes entrés dans un « âge post-séculier » : d’où viennent-elles ?

Cette idée du « post-séculier », c’est d’abord une attaque contre le libéralisme politique. Elle arme sa critique en énonçant le fait que le libéralisme serait inhospitalier aux voix religieuses. Quand on regarde bien cette « inhos­pitalité » (prêtée à des auteurs comme le philosophe John Rawls, notamment), ce n’est rien d’autre que le fait que, précisément, ce libéralisme les traite à parts égales avec d’autres voix politiques, comme des préférences privées qui peuvent se rendre publiques mais sans bénéficier d’un statut supérieur, ou non soumis à la critique. Le débat sur l’âge post-séculier vient du monde américain, lancé entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, par un certain nombre d’auteurs qui appartenaient soit au fondamentalisme protestant (évangélisme), soit au néotraditionalisme catholique.

Ces débats ont-ils prise dans le champ intellectuel français ?

Il ne faut pas surestimer l’offensive en France mais je constate, tout de même, dans le monde académique, deux réflexes un peu contradictoires : soit accréditer tout de suite les prétentions cognitives et normatives des religions, soit regarder ailleurs et toujours considérer qu’un certain nombre d’événements dramatiques, qui engagent la religion publiquement, ne la mettent pas vraiment en jeu : n’a-t-on pas entendu des sociologues dire que la religion n’était pas impliquée dans les attentats de début janvier ? C’est se moquer des gens. Ces événements ont à voir avec un certain genre d’islam. Bref, le monde académique est à la fois trop hospitalier, selon moi, aux voix de la religion, tout en se refusant à enquêter et à s’inquiéter des conséquences du regain de leur rôle public.

Une partie de la gauche américaine – et française – pense une convergence entre la lutte politique et les luttes religieuses : sur quels ressorts ?

Il y a d’abord la fascination pour la puissance de mobilisation de la religion. Ensuite, il existe une parenté de motifs eschatologiques et messianiques entre un certain courant de la gauche radicale, notamment le marxisme, et la religion. Le prolétariat mobilisé, qui devait être l’agent de la transformation, faisant défaut, il faut trouver des figures de substitution, une classe opprimée. Ainsi, des féministes radicales, comme Judith Butler, peuvent sans rougir dire que le Hezbollah est un mouvement révolutionnaire de gauche. Est-elle bien consciente de la position du Hezbollah sur la cause féministe ? Cette équivalence grossière entre le fait d’être musulman et le fait d’être « dominé » est dramatique. Que je ­sache, les grandes monarchies théo­cratiques du Golfe non seulement ne sont pas dominées, mais n’ont aucun problème avec le capitalisme, lequel s’accommode très bien de cette forme de théocratie et de conservatisme.

Pour moi, tout cela procède d’un terrible aveuglement sur le monde tel qu’il va. Beaucoup des contributeurs de Quel âge post-séculier ? se revendiquent d’une perspective radicale, mais non communiste et sans sympathie pour les absolutismes religieux. Dans un article, « Islamism and the Left », écrit pour le magazine américain Dissent (consultable en ligne), le philosophe Michael Walzer compare la difficulté à faire entendre cette position à celle qu’a rencontrée la gauche non communiste au grand moment du communisme triomphant.

Quel âge post-séculier ? Religions, sciences et démocraties, sous la direction de Joan Stavo-Debauge, Philippe Gonzales et Roberto Frega, EHESS Editions, « Raisons pratiques », 410 p., 28 €.

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 06:26

La France est la première destination touristique mondiale.

Les raisons de douter des performances économiques de la France sont nombreuses mais celles qui permettent de se réjouir existent aussi. L'Hexagone est le premier dans les dix classements suivants, établis au niveau mondial :

La première destination touristique

Il y a eu dans le monde en 2014 plus de 1,1 milliard de touristes internationaux, selon les chiffres provisoires de l'Organisation mondiale du tourisme. Parmi eux, 84,7 millions se sont rendus en France, ce qui permet à notre pays de rester la première destination touristique mondiale. Ces chiffres provisoires, révélés par le groupement de professionnels du tourisme

montrent toutefois que l'Hexagone stagne par rapport à l'an dernier. Le président François Hollande a décrété à l'été 2013 une mobilisation générale pour redynamiser le tourisme français, érigeant le sujet en « cause nationale ». Le but étant de repasser devant l'Espagne en termes de recettes touristiques.

Une vigne productive

La France a retrouvé en 2014 son titre de premier producteur de vin. Elle l'avait cédé en 2012 à l'Italie, qui rétrograde à la deuxième marche du podium. L'Espagne complète le trio de tête, consacrant le Vieux Continent comme fournisseur principal de vin de la planète. Selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), le pays du bourgogne, du bordeaux et du champagne totaliserait 46,2 millions d'hectolitres dans ses cuves, soit une hausse en volume de 10 % par rapport à 2013.

La stratégie du luxe

Les maisons du luxe françaises paradent au premier rang du marché mondial des produits de luxe, selon l'étude 2013 du cabinet de conseil Bain & Company. Les marques tricolores monopoliseraient un quart du chiffre d'affaires du secteur au niveau mondial, selon les calculs des consultants. Sur 270 marques de prestige dans le monde, 130 sont françaises, rapporte le ministère de l'économie.

Les semences tricolores sur toute la planète

La France reste classée au premier rang des exportateurs mondiaux de semences agricoles de grandes cultures, maïs en tête, selon les chiffres du groupement corporatiste mondial International Seed Federation. En 2012, le chiffre d'affaires de la filière des exportations de semences française se maintient à 1,6 milliard d'euros ; les deux suivants, Pays-Bas et Etats-Unis, atteignent respectivement 1,4 et 1,35 milliard d'euros.

Les footballeurs s'exportent bien

Les footballeurs français s'expatrient avec succès. Selon l'Observatoire du football du Centre

international d'étude du sport de Neuchâtel, 113 joueurs ayant grandi dans l'Hexagone évoluent cette saison dans les quatre plus grands championnats européens (Italie, Angleterre, Espagne, Allemagne).

Un record : l'Observatoire constate que la « France est devenue pour la première fois l'origine la plus représentée parmi les expatriés » au sein des quatre autres plus grands championnats du continent. Les deux autres nationalités les plus représentées dans des équipes étrangères sont le Brésil et l'Argentine.

Des voiliers qui sillonnent des mers

La France est au premier rang mondial pour l'exportation de voiliers, selon les derniers chiffres des douanes, datant de 2013 : « La production de voiliers, fer de lance de l'industrie tricolore, s'établit à 422,6 millions d'euros de chiffre d'affaires (...) dont 75 % sont réalisés à l'export », précise la Fédération des industries nautiques (chiffres 2012-2013), qui regroupe les entreprises du secteur.

Les segments du monocoque et du multicoque habitables, sur lesquels la France est également leader mondial participent à cette performance. Outre les voiliers, l'Hexagone est également leader du pneumatique et de la glisse, ajoute la FIN.

Des services administratifs en ligne performants

Selon une étude de l'Organisation des Nations unies (page 46), la France a des raisons d'être fière de son développement numérique puisqu'elle prend la tête d'un classement européen basé sur trois critères : les infrastructures de télécommunications, le niveau d'éducation des habitants et les services en ligne proposés par l'administration. Ces derniers arrivent à la première place au niveau mondial grâce au site service-public.fr.

Les as de l'atome

Même si cette proportion a commencé à diminuer, la France est le pays le plus « nucléarisé » au monde, en termes d’énergie, puisqu'elle produit 73 % de son électricité grâce à ses réacteurs nucléaires, selon les derniers chiffres (2013) du Nuclear Energy Institute.

Cette indépendance énergétique, voulue par le général De Gaulle après la seconde guerre mondiale, est toutefois mise en balance avec la nécessité de diversifier la couverture énergétique tricolore. La part de l'atome dans la fourniture énergétique française doit descendre à 50 % d'ici 2025, a promis François Hollande.

Le pays des grands écrivains

Avec Patrick Modiano, la France a empoché son 15 e prix Nobel de littérature. Le tout premier prix avait aussi été attribué à un Français, Sully Prudhomme, en 1901.

La France est le pays qui affiche le plus grand nombre de lauréats. Sur 111 prix décernés depuis 1901, les 15 Français prennent donc la tête du classement des nationalités les plus récompensées, devant les Etats-Unis (12 lauréats), le Royaume-Uni (10), l'Allemagne et la Suède (8 chacun).

Le meilleur système de santé

Certes le rapport (.PDF) date de l'an 2000 mais le constat de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est sans appel : la France dispose du meilleur service de soins de la planète, ou du moins des 191 pays membres de l'organisation. « L'analyse conclut que la France fournit les meilleurs soins de santé généraux, suivie notamment de l'Italie, de l'Espagne, d'Oman, de l'Autriche et du Japon. »

Dans les anciens rapports, la France était troisième (le Japon caracolant en tête), mais seul le niveau de santé général de la population – essentiellement la durée de vie – était pris en compte. Dans l'approche adoptée par l'OMS en 2000, des critères plus qualitatifs ont été ajoutés, comme le fonctionnement du système de santé et la satisfaction des malades, la part financée directement par les populations et la répartition équitable des soins.

Source : 2 mars 2015 « Le MONDE »

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 20:21
  • Déficit cumulé du budget fédéral allemand de 2007 à 20016 : 7% du PIB

Déficit cumulé du budget français de 2007 à 20016 : 46% du PIB

  • La CGT appelle à la grève mardi 4 novembre pour protester contre l’adaptation des transports publics et notamment de la SNCF
  • François FILLON, élu de la circonscription locale ne veut pas de la fermeture de l’hôpital du Val de Grâce dont la rénovation coûterait 250 millions d’euros
  • Marine LE PEN prévoit de sortir de l’euro, de dévaluer fortement, de faire marcher la planche à billets en vue, entre autres, de distribuer autoritairement des crédits aux entreprises
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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 05:40

Dans « Pulsions et destin des pulsions » Freud décrit ce qu’est la pulsion : « Le concept de pulsion nous apparaît comme un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations, issues de l'intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l'exigence de travail qui est imposée au psychique par suite de sa liaison au corporel. »

Kant dans « Critique de la raison pratique » avait précisé ce qu’est et en même temps ce que doit être, selon lui, l’impératif catégorique. « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ; agis de telle sorte que tu traites toujours l'humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ; agis comme si tu étais à la fois législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables. »

Faire l’important, jouer les indispensables, s’enorgueillir de son état et de son rang, aspirer à péter plus que son… Ces attitudes font sans grand doute partie des pulsions inextinguibles en contradiction avec l’impératif catégorique.

Il faut nous demander encore non pas à quoi bon mais comment servir ? Et d’attendre sans doute une forme de reconnaissance. Là est notre légitimité. Le reste ne vaut pas grand-chose.

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 04:58

L’Etat se doit d’assurer au moins les fonctions régaliennes dans leur intégralité : défense & police, éducation et justice.

Défense du territoire et des intérêts du pays dans le monde

Formation gratuite pour tous

Justice équitable & indépendante

Défense du territoire et des intérêts du pays dans le monde

Matériel de 1ier ordre

Effectif projetable minimum

Police irréprochable au service de la population

Formation gratuite pour tous

Soutien scolaire gratuit

Tutorat dès la prime enfance

Gratuité de toutes les études

Justice équitable & indépendante

Respect de la présomption d’innocence

Egalité des armes devant les tribunaux

Audience publique des tribunaux

Tribunaux indépendants

Décisions des tribunaux rendues dans un délai raisonnable

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 05:08

Le voile existe réellement dans le monde musulman, mais pas virtuellement, car le regard vicieux de l'homme s'interdit de se poser sur la femme respectable; le radicalisme actuel ne l'a transformé que récemment comme argument sectaire.

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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 04:01

Bruno Nassim Aboudrar : « Avant 1900, on ne parle pas du voile parce qu'il n'est pas “vu” »

Extrait d’un article du Monde de juin 2014

Les Européens de la période coloniale ont conféré une importance et une visibilité au voile. Au point de penser que le voile est une invention orientaliste ?

Votre essai part d’une photographie publiée dans le journal « Le Monde » en 2007. Elle représente un couple ­assis côte à côte dans une chambre à coucher. L’homme, barbu et portant longue tunique blanche, enlace ­tendrement sa femme, entièrement ­occultée sous un hidjab. Est-ce cette image qui déclenche votre envie ­d’enquêter sur le sujet ? Et, au fond, qu’est-ce qui y retient votre attention ?

La question du voile en général traitée soit sur le plan de la laïcité soit sur celui du statut des femmes, pose aussi un problème de visibilité.

Car ce qui m’arrête, au fond, c’est la manière dont la photo exhibe paradoxalement une femme cachée. Ce qui m’intrigue, c’est la force avec laquelle le fait de cacher est mis en évidence. La façon dont l’image nous oppose son secret – qui porte sur le corps et le visage de la femme – a là quelque chose de tout particulièrement emphatique, souligné par un jeu de contrastes entre l’homme qui regarde en face le spectateur et la femme dont on ne voit rien.

Par ailleurs, l’islam classique est opposé aux images. C’est ce qu’on appelle une religion an-iconique, qui interdit de fabriquer ou de contempler des images. Il est donc pour le moins paradoxal que l’islam communique ici au moyen d’une image. Cela me rappelle la façon dont les talibans avaient aussi produit des images en détruisant les bouddhas de Bamyan. Or non seulement cette photo est une image, mais elle s’inscrit dans une tradition iconographique chrétienne : celle du tableau de mariage, comme Les Epoux Arnolfini de Van Eyck, par exemple. On a donc, au nom de l’islam, une image chrétienne revisitée.

Vous expliquez que le Coran, à la différence du Nouveau Testament, ne prescrit pas à la femme le port du voile comme symbole de sa soumission…

En effet, le voile n’est pas un symbole de soumission dans l’islam. C’est pour le christianisme que le voile a cette fonction symbolique. Dans la première épître aux Corinthiens de saint Paul puis dans la tradition patristique pour laquelle le voile est le signe de l’infériorité naturelle – voulue par Dieu – de la femme. Le voile est le joug de la femme, écrit Tertullien. Dans la pratique, les femmes en terre chrétienne n’étaient généralement pas voilées. A plusieurs exceptions près : les religieuses (et il fut un temps où cela représentait beaucoup de monde) ; la Vierge, qui est presque toujours représentée voilée ; encore récemment, sur les pourtours de la Méditerranée, les femmes qui cachaient leurs cheveux sous un fichu ou un chapeau.

Dans le Coran, le voile n’est pas le symbole d’une infériorité féminine. Un seul verset le recommande aux femmes – c’est de l’ordre du conseil et pas de la prescription –pour des raisons d’ordre civil. On raconte qu’à Médine les femmes converties étaient molestées comme des esclaves : pour qu’on les reconnaisse, l’ami du prophète, Omar, aurait suggéré le port du voile – qui existait dans toute cette région pour les hommes et pour les femmes. Dieu entend son souhait, et dicte le fameux verset au Prophète. Le voile est donc, à l’origine, un signal de respectabilité. Cela dit, il n’en reste pas moins qu’assez vite, quand l’islam a défini son régime dogmatique, les femmes ont été contraintes à la réclusion dans les harems. Lors de leurs rares sorties, elles étaient hermétiquement voilées. Le voile est devenu une sorte de harem portatif : non pas un symbole, mais un moyen de coercition.

Le voile devient rapidement un élément du répertoire orientaliste. Peut-on dire que c’est le regard colonial qui rend visible le voile ?

Edward Said entend par orientalisme les savoirs assez méprisants constitués en Occident sur ce que l’Occident appelle l’Orient. Mais le mot désigne aussi un genre pictural. Au XIXe siècle, des peintres cherchent à renouveler le répertoire iconographique tiré de la mythologie gréco-romaine et à promouvoir une peinture plus colorée, plus chatoyante. A la faveur de la colonisation d’une partie de l’Afrique du Nord et de l’Egypte, ils peuvent remplacer l’ancien tour d’Italie par un « voyage en Orient », d’où ils rapportent des images lumineuses et sensuelles, mais qui traduisent aussi un regard fondamentalement dégradant pour les populations autochtones, réduites au pittoresque. Sur la question du voile, les deux sens du terme se rencontrent et se superposent. Car ce genre pictural, et plus tard photographique, qui est un des grands témoins du regard occidental sur le corps des femmes voilées, construit le voile comme quelque chose de spécifiquement musulman, qu’il faudrait soit protéger au nom du respect de l’arriération des mœurs indigènes, soit interdire au titre de la mission civilisatrice des colonisateurs. A ma connaissance, il n’y a pratiquement pas de littérature sur le voile dans le monde musulman avant les années 1900 : on n’en parle pas parce qu’il n’est pas « vu » dans la vie quotidienne. En revanche, au XXe siècle, les intellectuels et les politiques arabes, turcs et iraniens lient la question du voile à celle du statut social de la femme, et l’on assiste à des dévoilements plus ou moins volontaires en Turquie, en Iran ou en Egypte.

Les musulmanes d’Europe d’origine maghrébine portent donc un voile « visible » quand leurs grands-mères en pays arabe portaient un voile ­ ­« invisible » ?

Ces croyantes jouent une partie délicate. Alors qu’elles ne sont pas censées se rendre visibles elles-mêmes, elles se sentent en charge de rendre visible l’islam. L’islam souffre en effet d’un déficit de visibilité dans le monde occidental, et tout particulièrement en France. Ainsi, alors qu’elles devraient – et disent être – discrètes et cachées, elles sont extrêmement visibles ; il s’agit même d’une visibilité militante. Du coup, elles adoptent des voiles en rupture avec la tradition de leurs ancêtres, lesquelles portaient, en Algérie ou en Tunisie, ces voiles blancs, à peu près de la couleur des murs chaulés, que littéralement on ne voyait pas. Au contraire, aujourd’hui, elles portent soit les abayas noires, dramatiques, venues d’Arabie saoudite, soit le voile avec une sorte de hennin, soyeux et assorti à la tenue ; la mode vient des Emirats et se diffuse par les télévisions financées par le Qatar. Mais il n’y a rien de traditionnel là-dedans. Le voile est un argument visuel dans la lutte mondiale pour le partage du visible, et ça, c’est moderne.

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 06:28

Les français pouvaient autrefois ouvrir des comptes à la banque centrale (Banque de France à l’époque).

Aujourd’hui dans un contexte de coûts élevés d’intermédiation bancaire. Je propose que l’Union Européenne utilise l’expertise des banques en ligne voire les nationalisent (dans ce cas elle les européaniseraient).

 

Elle ferait transférer cette expertise à la Banque Centrale Européenne autorisée à laisser ouvrir des comptes de particulier et d’entreprise aux membres de l’Union monétaire.  

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